3 Éditorial
5 Sens du « secteur sauvegardé »
Philippe Levantal
9 La loi Malraux et l’expérience des premiers secteurs sauvegardés (1962-1972)
Antonella Versaci, docteur en Architecture, professeur-adjoint de l’université de Enna-Kore (Italie)
18 Les secteurs sauvegardés, rétrospectives et perspectives
Elisabeth Blanc et Daniel Duché, architectes et urbanistes
27 De la ressemblance des secteurs sauvegardés entre eux
Pierre Pinon, architecte et professeur de l’ENSA Paris-Belleville
33 50 ans de loi Malraux : un dispositif juridico-fiscal arrivé à maturité
Noël Mouré, secrétaire général des Journées juridiques du patrimoine
35 Les PSMV protègent-ils toujours les intérieurs ?
Julien Lacaze, docteur en droit, délégué SPPEF des Yvelines
Départements
41 Regards sur le Marais
Entretien avec Sophie Hyafil, architecte des Bâtiments de France
45 Les secteurs sauvegardés des Alpes-Maritimes
Michèle Ostalier, déléguée SPPEF
47 Sedan : quel avenir pour le secteur sauvegardé ?
Hélène Corset-Millard, architecte des Bâtiments de France des Ardennes
51 Le secteur sauvegardé de Troyes
Gérard Neyrac, président de l’ARPEHD
55 La Rochelle
Jean-Claude Bonnin, membre de la commission locale du secteur sauvegardé
58 Le secteur sauvegardé de Rochefort
Marc Fardet, délégué SPPEF de Charente-Maritime
63 Vie des secteurs sauvegardés en Indre-et-Loire
Martine Bonnin, déléguée SPPEF
69 Esprit de sauvegarde à Saumur
Xavier Nérieux, délégué SPPEF du Maine-et-Loire
73 Au cœur du secteur sauvegardé de Strasbourg
Robert Werner, vice-président de la SPPEF
77 Promenade contrariée au Mans
Monique Charles, déléguée SPPEF de la Sarthe
Vie de l’association
Notes de lecture
Editorial d’Alexandre Gady, Président de la SPPEF
« En architecture, les nations modernes ont pris conscience qu’un chef-d’œuvre isolé risque d’être un chef-d’œuvre mort ». En prononçant devant l’Assemblée nationale cette fameuse maxime, dans un discours lui-même riche en saillies et en images poétiques, Malraux portait par son verbe une nouvelle loi de défense du patrimoine, à la fois aboutissement et synthèse de ce qui avait été fait depuis un siècle. On fête aujourd’hui les cinquante ans de ce texte fondamental, et le Ministère l’a même inscrit au rang des « célébrations nationales ». Il faut s’en réjouir, car il contient toute une part de notre aventure patrimoniale depuis qu’à l’aube du règne du général de Gaulle, on préféra la conservation des vieux quartiers à la politique du bulldozer, efficace certes, mais faiblement conceptuelle… Un demi-siècle constitue également, pour l’historien, un recul appréciable, qui renforce l’intérêt de cette commémoration […]
Très attachée aux lois de défense du patrimoine et des sites, notre Société a toute légitimité pour se réjouir, aux côtés de l’État, de la vigueur de ce texte capital. Rappelons que mon anté-prédécesseur, Jacques de Maupeou, en fut le rapporteur au Sénat, où il contribua efficacement à son vote en décembre 1961, et que son successeur, Jean-Paul Palewski, fut le premier président de la Commission nationale des secteurs sauvegardés, créée en 1963 […]
Tout un monde a permis la loi de 1962 : les hommes politiques professionnels, la société civile, des architectes ne croyant plus à la vulgate corbuséenne, de grands fonctionnaires enfin, dont le plus atypique est sans nul doute Henry de Ségogne (1901-1979) : cet ami de Saint-Exupéry, alpiniste et amateur d’art, rendit à Michel Debré un rapport décisif en 1961 sur la protection des villes d’art. L’art oratoire de Malraux fit le reste.
Un anniversaire est l’occasion de réfléchir à l’avenir, bien sûr. En premier lieu, il convient de se souvenir que les attaques récurrentes contre le patrimoine − la dernière en date s’étalait en pleine page dans Le Monde du 13 septembre dernier − ont souvent pour conséquence le détricotage des lois de protection. Il convient donc de se réjouir, tout en restant vigilant, de cette longévité de la loi Malraux, qui a pourtant affronté dès ses débuts de nombreux obstacles. Certes, les modifications de son régime fiscal, en 1977 puis en 2007-2009, en ont changé l’esprit, sinon la lettre. Mais elle demeure, dans un monde toujours plus hostile aux règles et aux interdits, la plus protectrice des lois françaises ; à ce titre, elle nous est un bien très cher.
Cet attachement n’interdit pas de voir que, ici ou là, des erreurs, des destructions inutiles et des restaurations de qualité insuffisante, ont été commises ; qu’il existe des phénomènes complexes, ici de gentryfication, là de paupérisation, dans les centres anciens protégés. Mais là n’est pas l’essentiel : la loi de 1962 a permis de sauvegarder, matériellement mais surtout spirituellement, les villes anciennes promises à la tabula rasa au nom du progrès.
Une centaine de villes françaises disposent aujourd’hui d’un secteur sauvegardé, qu’il soit approuvé, en cours d’approbation ou bien en révision. C’est peu, au regard des ambitions de nos prédécesseurs qui en rêvaient plus de 400, mais c’est beaucoup alors que la France a toujours pratiqué un curieux malthusianisme en matière de protection.
Ce dispositif implique d’abord le maintien d’un fonctionnaire d’État chargé de son application, et disposant de réels moyens coercitifs, l’architecte des Bâtiments de France. Il a besoin de soutien hiérarchique, comme contre-pouvoir à la décentralisation, de moyens aussi, pour assurer une mission délicate, qui embrasse l’architecture, l’espace public et même les intérieurs, que la loi Malraux est censée protéger également.
Il réclame ensuite un minimum d’incitations fiscales : on aurait bien tort de les appeler « niches », car elles aident à la réhabilitation, et partant au logement en centre-ville, un modèle économique et énergétique bien plus performant que le mitage incessant du territoire par des maisons individuelles, si bien nommées.
Sommaire3 Éditorial
5 Sens du « secteur sauvegardé »
Philippe Levantal
9 La loi Malraux et l’expérience des premiers secteurs sauvegardés (1962-1972)
Antonella Versaci, docteur en Architecture, professeur-adjoint de l’université de Enna-Kore (Italie)
18 Les secteurs sauvegardés, rétrospectives et perspectives
Elisabeth Blanc et Daniel Duché, architectes et urbanistes
27 De la ressemblance des secteurs sauvegardés entre eux
Pierre Pinon, architecte et professeur de l’ENSA Paris-Belleville
33 50 ans de loi Malraux : un dispositif juridico-fiscal arrivé à maturité
Noël Mouré, secrétaire général des Journées juridiques du patrimoine
35 Les PSMV protègent-ils toujours les intérieurs ?
Julien Lacaze, docteur en droit, délégué SPPEF des Yvelines
Départements
41 Regards sur le Marais
Entretien avec Sophie Hyafil, architecte des Bâtiments de France
45 Les secteurs sauvegardés des Alpes-Maritimes
Michèle Ostalier, déléguée SPPEF
47 Sedan : quel avenir pour le secteur sauvegardé ?
Hélène Corset-Millard, architecte des Bâtiments de France des Ardennes
51 Le secteur sauvegardé de Troyes
Gérard Neyrac, président de l’ARPEHD
55 La Rochelle
Jean-Claude Bonnin, membre de la commission locale du secteur sauvegardé
58 Le secteur sauvegardé de Rochefort
Marc Fardet, délégué SPPEF de Charente-Maritime
63 Vie des secteurs sauvegardés en Indre-et-Loire
Martine Bonnin, déléguée SPPEF
69 Esprit de sauvegarde à Saumur
Xavier Nérieux, délégué SPPEF du Maine-et-Loire
73 Au cœur du secteur sauvegardé de Strasbourg
Robert Werner, vice-président de la SPPEF
77 Promenade contrariée au Mans
Monique Charles, déléguée SPPEF de la Sarthe
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