Un ponton illégal en cours de construction sur le quai de l’Horloge à Paris !

En novembre 2012, sans aucune information ni concertation, le Port autonome de Paris, gestionnaire du quai bas de l’Horloge sur une bande de 24 mètres le long de la Seine, a procédé à l’installation de quatre pieux métalliques appelés ducs d’Albe, émergents de 2,70 m et ayant un diamètre d’environ 816 cm.

Vue des 4 ducs d’Albe et d’un pétrolier profitant de l’aubaine

Aucun permis de construire, aucune déclaration préalable n’a été affichée à proximité du site.

L’installation de ces pieux réalisée en prévision de la construction de pontons, enfoncés par des systèmes hydrauliques extrêmement puissants, a engendré des vibrations très importantes dans toutes les habitations riveraines dont les habitants ont été maintenus dans une totale ignorance sur le projet à venir et les raisons de la réalisation de travaux.

Compte tenu de la fragilité des sols et de l’importance des travaux et des vibrations ressenties, soucieux de préserver les risques d’atteinte à la fragilisation des berges qui pourraient avoir une conséquence directe ou indirecte quant à la solidité de leurs bâtiments, mais également désireux d’obtenir des précisions sur le projet à venir, le Comité de sauvegarde de la Place Dauphine a saisi le Tribunal administratif de Paris d’une demande de référé constat.

Au cours de la première réunion d’expertise, les riverains ont enfin réussi à obtenir des précisions concernant les travaux et le projet à réaliser. Ainsi, le Port autonome de Paris a indiqué que le projet portait sur la création d’un ponton d’amarrage pour deux vedettes de transport de passagers avec restaurant et bar et que la concession avait été attribuée aux Vedettes du Pont Neuf.

Par ailleurs, le Port autonome de Paris a précisé que des travaux complémentaires seraient effectués sur les berges dans le cadre de ce projet :

 la mise en place d’une couche de peinture sur les ducs d’Albe ;

 l’acheminement de pontons métalliques par voie fluviale ;

 la réalisation d’une tranchée dans le quai bas sur une longueur d’environ 200 mètres afin de permettre l’acheminement de l’eau potable et de l’électricité sur le site.

Les travaux vus du quai de l’Horloge

Comme cela était à prévoir compte tenu de la caractéristique des lieux, un début d’effondrement a été constaté le 10 avril dernier, dans le couloir de la cave au 2èmesous-sol de l’immeuble sis 37 quai de l’Horloge.

La tranchée

Rappelons qu’il s’agit de travaux engagés illégalement sur le domaine public, et sans les autorisations requises au titre du Code de l’urbanisme et du Code du patrimoine et en parfaite violation des principes énoncés dans la Charte de l’environnement, dispositions que le Port Autonome de Paris n’a pas respectées.

Dans un premier temps, le Port Autonome de Paris a cru pouvoir installer, dans le lit de la Seine, quatre ducs d’Albe, sans permis de construire ni autorisation.

Dans un second temps, les travaux en cours sont réalisés sur le domaine public, et plus particulièrement sur une bande de 24 mètres dont la gestion incombe au Port Autonome de Paris. Cette bande de 24 mètres s’inscrit dans un site protégé au titre des monuments historiques et est soumise à une réglementation particulière,et notamment à l’avis préalable de l’Architecte des Bâtiments de France.

Les travaux conduisent actuellement à un bouleversement de très grande ampleur du quai bas de l’Horloge, et plus largement du quartier puisqu’ils ont pour objet de permettre l’installation d’un ponton permettant la desserte de deux navettes-restaurant.

Le Comité de sauvegarde de la Place Dauphine et la SPPEF ont saisi le Tribunal de grande instance de Paris d’une requête en référé.

CDV

Une crue miraculeuse suspend les travaux