La SPPEF agit contre la vente du Pavillon du Butard : non à la braderie du patrimoine national

12. Ange-Jacques Gabriel (1698-1782), Premier architecte du roi, pavillon du Butard (1750-1754) mis en vente par France Domaine en février 2015 (cession attaquée par la SPPEF)

La Société pour la Protection des Paysages et de l’Esthétique de la France (SPPEF) s’est déjà exprimée à plusieurs reprises dans différents médias sur certaines des aliénations organisées par France Domaine. Elle avait en outre placé le ministre des Finances et des Comptes publics, qui assure la tutelle de ce service, devant sa responsabilité patrimoniale par un courrier dont il a bien voulu accuser réception le 3 juin 2014.

Pavillon du Butard, intérieur du Grand salon

Bien que peu d’édifices parmi ceux mis en vente soient susceptibles de susciter des remarques de la part de la SPPEF, y compris lorsque ces derniers sont classés au titre des monuments historiques, certains ne sauraient pourtant être cédés par l’État, à moins de renier sa propre mémoire, fondatrice de celle de la Nation. C’est d’ailleurs à ces conclusions qu’en arrivaient le rapport René Rémond (2003) et la proposition de loi sur le patrimoine monumental de l’Etat (2010-2011, inaboutie).

Pavillon du Butard. Depuis le vestibule, vue sur le Grand salon (à droite) et la garde-robe (à gauche)

Ont ainsi notamment été vendus, malgré la protestation étayée de la SPPEF, la Surintendance des bâtiments du roi à Versailles (édifiée par Jules Hardouin-Mansart) et le pavillon royal de La Muette en forêt de Saint-Germain-en-Laye (édifié par Ange-Jacques Gabriel), deux bâtiments dont la vente sera à jamais regrettable, cession qui est en outre très peu productive pour les finances publiques (803.000 euros s’agissant de La Muette).

Chasse au sanglier, bas-relief du fronton du pavillon du Butard

Aujourd’hui, nous constatons avec stupéfaction la mise en vente du plus beau des pavillons de chasses royaux subsistant, celui du Butard, construit par Ange-Jacques Gabriel dans la forêt de Fausses-Reposes. Cette nouvelle vente - d’un bâtiment en parfait état - a amené la SPPEF à former, le 13 avril 2015, un recours contre son décret de cession, une première dans l’histoire des ventes opérées par France Domaine.

Jacob frères, mobilier du pavillon du Butard pour Napoléon 1er, 1802. Musée national du château de la Malmaison et mobilier national. Photos M.M. Roy

Pour visionner l’émission Pièces à conviction, avec A. Gady : "Patrimoine de l’État, la grande braderie" (voir notamment in fine  1:08:24)
Pour lire la tribune d’A. Gady dans l’Objet d’Art  : À vendre, joli pavillon royal
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La SPPEF est soutenue dans son action par Yvelines Environnement et par l’Association des Amis des Forêts de Versailles et Fausses-Reposes (logos cliquables) :

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