Opéra Garnier : la SPPEF saisit le juge pénal

L’Opéra National de Paris, afin de louer 60 sièges supplémentaires appartenant aux catégories les plus coûteuses, n’a pas hésité à faire détruire 12 cloisons au sein des premières et deuxièmes loges de face (voir ici et ici). Le rythme architectural voulu par Charles Garnier s’en trouve rompu avec la continuité de l’organisation des loges de face et de côté. Les référés devant le Tribunal administratif de Paris ont en effet notamment permis de préciser que les anciennes cloisons avaient été détruites (et non déposées comme l’avait tout d’abord affirmé par l’Opéra) en l’absence de toute autorisation administrative.

Au sein de chacune des 6 nouvelles loges de face (entourées en rouge), 2 cloisons ont été supprimées, soit 12 cloisons détruites au total. Le rythme architectural voulu par Charles Garnier est rompu. Source : ONP / AROP, Saison 2016/2017

La destruction ou la modification de monuments historiques sans autorisation étant sanctionnée pénalement (voir notamment les articles L. 624-2 du code du patrimoine et 322-3-1 du code pénal), y compris lorsque ces faits sont commis par des personnes ayant la charge d’administrer ces monuments, la SPPEF a naturellement saisi le juge pénal de ce dossier emblématique.

La réalité et la laideur du dispositif des cloisons "en accordéon", théoriquement repositionnables après la saison lyrique, apparaît aujourd’hui au travers de nouvelles photographies.

Rails substitués à deux des cloisons détruites. Les panneaux "en accordéon" devant prendre place entre les portes seront semblables à ceux visible dans le cliché ci-dessous. Photo mars 2016

L’Opéra national de Paris comparaîtra donc à la demande de la SPPEF devant le Tribunal de grande instance le 13 septembre prochain. Seront invités à s’expliquer sur cette modification profonde de la salle historique messieurs Lissner (directeur), Thiellay (directeur adjoint) et Prunet (architecte en chef des monuments historiques).

Nouvelle cloison en accordéon repliée au bout de son rail

A suivre...

Pour une synthèse impertinente de ce dossier, lire l’article de

Vanity Fair