Pétition : Stop au grignotage du massif de Saint-Germain, oui au statut de "forêt de protection" !

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Située à 20km de Paris, dans les département des Yvelines, la forêt domaniale de Saint Germain en Laye s’étend sur 3531 ha entourée par les agglomérations de Saint Germain au sud, Maisons-Laffitte à l’est, et Poissy à l’ouest.

Forêt autrefois appréciée des rois de France qui lors de leurs séjours à Saint Germain aimaient chasser sous ses hautes futaies, elle témoigne encore aujourd’hui d’un riche passé : routes, carrefours en étoiles et allées aux noms évocateurs, pavillons de chasse classés, chênes pluri-centenaires, mur d’enceinte, sentier des Oratoires… Elle forme avec le Château, son parc et la grande terrasse, longue promenade de 2,4 km créée par André Le Nôtre et dominant la Seine, un ensemble exceptionnel très prisé des franciliens.

Cette forêt fait l’objet d’une demande de classement comme « forêt de protection » de la part de l’association des Amis de la forêt de Saint Germain et de Marly et de l’association Ensemble Pour l’Environnement de Saint-Germain et de sa Région depuis avril 2003. Ce statut juridique spécifique garantit une protection quasi-totale contre les atteintes à la forêt : « le classement comme forêt de protection interdit tout changement d’affectation ou tout mode d’occupation des sols de nature à compromettre la conservation ou la protection des boisements » (art.L141-2 Code Forestier). Ainsi, par ce classement prononcé par décret en Conseil d’Etat, plus aucun projet d’urbanisme n’est alors possible (route, autoroute, liaison ferrée, projets immobiliers…). La procédure de classement est aussi l’opportunité d’engager une réflexion plus globale sur la gestion forestière pratiquée (qui reste même avec ce statut sous la maîtrise de l’Office National des Forêts), les enjeux environnementaux ou l’accueil du public.

La plupart des grandes forêts péri-urbaines d’Ile de France sont déjà des forêts de protection  : Sénart (1995), Fontainebleau (2002), Fausses-Reposes (2007), Rambouillet (2009). Le classement de la forêt de Meudon et de l’arc boisé du Val de Marne semblent en bonne voie.

Hélas, le dossier de Saint Germain fait l’objet d’un blocage depuis début 2009 malgré nos demandes réitérées. En cause, les multiples projets d’infrastructures et d’urbanisation : tram-train validé dans le cadre de la Tangentielle Ouest (liaison ferrée Cergy-Versailles avec sa connexion par Saint Germain RER), projets immobiliers sur les lisières et ceux liés de près ou de loin au Grand Paris, avenir du Camp des Loges, de la gare de triage située au centre de la forêt, les projets d’infrastructures au nord : Port Seine Métropole Ouest (en bordure d’Achères), stockage des granulats du chantier du Grand Paris, avenir des terrains du SIAAP (station d’épuration de Seine-Aval…), alors que l’objectif de l’obtention du statut de forêt de protection vise à faire en sorte que ces projets respectent notre patrimoine commun.

St Germain (Google Earth)

La menace qui pèse sur cette forêt prend désormais un relief particulier.

Déjà au milieu du XIXe siècle, elle a été amputée de 800 hectares, pour partie à la création du Camp des Loges. Plus récemment le tracé du tram-train qui reliera bientôt la gare Saint Germain-RER à la gare de la Grande Ceinture va lui retirer 8 hectares. Et après-demain, sans statut de forêt de protection, rien ne s’opposerait à ce que, progressivement, la zone forestière ceinturée par la ligne de tram-train, c’est à dire entre le Camp des Loges et la ville de Saint Germain, soit offerte à l’urbanisation.

Ce grignotage insidieux, continu mais bien réel constitue une atteinte irréversible à la qualité de vie de tous. Les bénéfices apportés par les forêts sur la santé sont innombrables mais insuffisamment pris en compte dans les études d’impacts. Ils pèsent peu face aux choix politiques d’aménagement du territoire.

Demandons à Monsieur le Ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, le classement urgent comme forêt de protection de la Forêt de Saint-Germain-en-Laye.
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