Ville-d’Avray : le Grand Paris contre la nature et l’histoire

Pour nous convaincre des effets délétères du Grand Paris, nous proposons quelques morceaux choisis tirés d’une plaquette (« Ville-d’Avray An 2000 », signée Denis Badré, maire de ladite commune) présentant les intentions de la municipalité à l’aube de l’an 2000, socle de sa politique future et base d’un programme électoral :

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EN 2000 :
« Que sera le Ville-d’Avray du futur ? D’abord ce que les Dagovéraniens en feront avec leurs élus. Le hasard et l’imprévu garderont toujours leurs droits. Mais c’est bien aux choix des hommes que les villes obéissent d’abord. Toutes portent les traces de leur folie ou de leur sagesse. A cet égard, Ville-d’Avray a eu beaucoup de chance, tant ici la sagesse semble avoir prévalu au fil des siècles. »
« Ce n’est pas le moindre des miracles de Ville-d’Avray que d’avoir su respecter cet environnement d’exception. Un des grands défis du nouveau millénaire reste donc de préserver cette exception. »

«  Béton ou poésie ? Ce sont bel et bien cette « poésie » et ces « charmes » chers à Jean Rostand que l’équipe municipale entend protéger et développer. »

« L’avenir de Ville-d’Avray relèvera toujours plus du qualitatif que du quantitatif. »
« Peu de terrains à offrir à l’appétit des promoteurs et un plan d’occupation des sols vigilant constituent deux solides garde-fous. Ce n’est pas à Ville-d’Avray qu’un urbanisme déraisonnable gagnera par le haut les m2

que la topographie semble lui refuser. »

MAIS EN 2016…
En 2016 la municipalité, sous la pression du Grand Paris, cherche par tous les moyens des terrains à offrir à l’appétit des promoteurs… et en a trouvé un !

Certes cette parcelle est systématiquement décrite dans les documents afférents au plan d’occupation des sols (POS) comme partie du bois de Fausses-Reposes, hors périmètre du POS :

Fausses Reposes

Et le POS, vigilant, rend toute construction impossible en dehors du périmètre qu’il traite.

Pour la municipalité, il faut donc faire sauter ce solide garde-fou ! Et l’adoption du nouveau plan local d’urbanisme est l’occasion rêvée. Ainsi fût fait, la parcelle se retrouvant en zone constructible (et même fortement constructible !), comme par miracle :

Fausses Reposes - Copie

La voie est donc ouverte et, immédiatement, un projet d’immeuble projeté. La notice architecturale du permis de construire précise pourtant : « La parcelle affectée à l’opération présente une géométrie tout à fait improbable  ». Reniant ses déclarations de l’an 2000, la municipalité accorde le permis, permettant à « un urbanisme déraisonnable de gagner par le haut les m2 que la topographie semble lui refuser » !

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Les riverains, outrés, portent l’affaire en justice. Mais, à leur surprise, les travaux démarrent sans attendre, le contentieux n’ayant pas réfréné les ardeurs du promoteur qui souhaite passer en force. Cette situation inédite oblige les riverains à engager un référé pour bloquer le chantier, le temps que le juge du fond fasse son travail.

Malheureusement, le juge des référés rejette leur demande, sans la motiver. En effet, c’est une liberté donnée aux juges de cette procédure et dont ils semblent faire usage de plus en plus souvent, soit pour gagner du temps, soit pour ne pas donner prise à d’éventuels appels contestant leur décision.

Le jugement au fond n’est donc pas encore rendu mais, quelle que soit la décision, le mal sera fait :

Fausses Reposes (av après)

Ainsi, la lisière d’une forêt de protection se trouve-t-elle sacrifiée sous la pression du Grand Paris. En effet, comment imaginer qu’elle ne reculera pas, à l’ombre d’un immeuble de 12 mètres de haut ? Ainsi le béton et les coups de boutoir de l’urbanisme rampant auront eu raison de la « poésie » et des « charmes » chers à Jean Rostand.

Charme notamment du modeste mais authentique pavillon de chasse de Fausses Reposes, édifié en 1755 par le Premier architecte du roi Ange-Jacques Gabriel pour Louis XV (dont Sites & Monuments demande la protection), qui perdra son environnement forestier et sa raison d’être.

Pavillon de Fausses Reposes en janvier 2017

Terminons en rappelant les mots de Denis Badré, maire de Ville-d’Avray : « c’est bien aux choix des hommes que les villes obéissent d’abord. Toutes portent les traces de leur folie ou de leur sagesse  ».

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Des riverains et vrais amis de Ville-d’Avray

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