Éolien : Xavier Bertrand, principal destinataire des promesses d’Elisabeth Borne, s’estime trahi

La ministre de la Transition écologique avait déclaré le 18 février 2020 devant le Sénat : « On est en train de travailler avec les élus concernés, au premier rang desquels le président de la région Haut-de-France, qui a une part très importante du potentiel actuel d’éolien, pour changer les règles, […] avoir des mécanismes qui nous amènent à des répartitions plus équilibrées sur le territoire. […] Et on doit réfléchir à un mécanisme qui fait que les porteurs de projet ne vont pas systématiquement dans les zones où il y a déjà beaucoup d’éolien » (voir ici)

Les associations s’étaient rapidemement dissociées dans un communiqué en date du 9 mars de négociations visant à "répartir harmonieusement" de nouvelles éoliennes en France : « Les associations refusent le processus délétère de répartition des 6500 nouvelles éoliennes visant à opposer les régions déjà victimes de ces machines à celles qui le sont moins par le biais d’un « bonus-malus », c’est-à-dire d’une modulation de l’aide publique selon l’emplacement.  » (voir ici).

Cette promesse d’épargner les régions déjà victimes (Nord, Nord Est et Nord Ouest) était principalement faite pour calmer l’oppostion de la région Hauts-de-France et de son président, Xavier Bertrand, principal opposant politique et temoin gènant des ravages de l’industrie éolienne en France.

Nous avons montré comment le décret du 21 avril 2020 sur la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE), publié en pleine crise du Coronavirus, n’avait absolument pas évolué malgré une consultation publique mettant en évidence l’opposition de 70 % des contributeurs (voir ici).

Lettre Xavier Bertrand à Elisabeth Borne 11 05 2020

Dans une lettre adressée le 11 mai 2020 à Mme Borne (voir ci-dessus), Xavier Bertrand exprime sa surprise devant la publication subreptice du décret, sans tenir compte des discussions engagées avec lui, ainsi que du maintien d’objectifs quantitatifs d’implantation déraisonnables (doublement de la capacité de production éolienne d’ici 2028), qui conduiront à multiplier les tensions autour d’une énergie déjà massivement rejetée par les français. Il en conclut que le décret du 21 avril « remet en cause la participation de la région Hauts-de-France au groupe de travail sur l’acceptabilité de l’éolien  ».

Julien Lacaze, président de Sites & Monuments

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